La Mort et l'Au-delà

19.00 

 Le Père Georges Habra peut être tenu, parmi les auteurs religieux contemporains, pour un de ceux qui, d'une façon enthousiaste, ont exploré et restitué dans leurs œuvres le plus en profondeur la pensée des Pères de l´Église. Que de sujets de méditation nous sont proposés dans les ouvrages qu'il a fait sien, comme ceux du « Contre les Ariens » de saint Athanase, « De l'âme et de la résurrection » de saint Grégoire de Nysse, de « La foi orthodoxe » de saint  Jean Damascène, des lettres de saint Maxime le Confesseur, ou bien encore des sublimes pages de l’auteur dit « Denis l'Aréopagite », de saint Jean Chrysostome ou de saint Grégoire de Nazianze. La théologie des Pères de l'Église illumine avec beaucoup de force l'intelligence, en même temps qu'elle réchauffe le cœur. Chez eux, la morale est suspendue à l'idée du Bien, c'est à dire à l'Être surnaturellement aimé et connu qu'est Dieu. Elle est le dogme vécu ; et les vertus, l'imitation du Dieu incarné réalisé en nous par l'Esprit-Saint Lui-même.


Il faudra lire les pages enthousiasmantes sur la vie éternelle, et sur ce qui nous est promis selon la pure bonté divine. Saint Macaire décrit par exemple un aspect de la joie des élus qui, « se reposant tous dans une même lumière, se contemplent mutuellement les uns les autres […] chacun étant frappé d'admiration et éprouvant une joie inexprimable en contemplant la gloire de l'autre. » Saint Grégoire de Nysse ajoute d'une façon très concise : « Chacun se réjouira de voir la beauté de l'autre, et celle-ci le réjouira à son tour. »


      Ni l'enfer ni ses supplices, autre reflet de la bonté divine dans l'exercice de Sa justice, ne sont occultés. Et cela nous rappelle l'entière responsabilité des damnés dans leur condamnation. S'étant détournés de Dieu et aimés eux-mêmes, ils se verront exactement tels qu'ils sont dans leur fétidité, et se blâmeront continuellement : « Ceux, écrit saint Basile, qui ont fait le mal ressusciteront pour la réprobation et la honte éternelles, puisqu'ils verront en eux-mêmes l’infamie de leur vie et les marques de leurs péchés. Et peut-être que les ténèbres et le feu éternel sont moins effroyables que cette honte dans laquelle les pécheurs doivent passer leur éternité ayant sans cesse sous les yeux, comme une teinture indélébile, les traces des péchés commis dans leur corps, et cette honte persévérera à jamais dans la mémoire de leur âme. » 


       Les théologiens modernes qui nient l'existence de l'enfer et de son éternité sont en contradiction avec eux-mêmes, puisqu'ils oublient que la doctrine catholique est un tout et que contester un point du dogme fait perdre toute foi surnaturelle, et amène vite à tout remettre en question. Monseigneur Marcel Lefebvre avait écrit au Père Habra une lettre où il louait sa résistance à l’erreur : « Vous rendez un grand service à l'Église et à la Tradition en fustigeant ces hérétiques et ces apostats qui se donnent pour docteurs de l'Église ! … »


Face à la mort, il y a de l'espérance : c'est sur cette note lumineuse que s'achève l'ouvrage. Puisse-t-il enfin nous faire, détacher des choses de la terre pour mieux désirer celles du ciel dont ce livre entrouvre les portes. Toute l'ambition du père Habra dans ce livre est de nous faire ressentir le poids de chacun de nos actes, qui conditionnent notre vie éternelle.