Serviteur du Très-Beau : Bonheur en crescen-Deo !

Biographie d'Daniel-Ange

Auteur(s) : Daniel-Ange
Département : Sarment
Collection : Biographies
19.90 

Dimanche de la Miséricorde. Fête de S. Joseph l’Ouvrier. Premier jour du mois de Marie. Comment trouver meilleure date pour préfacer ton soixantième livre (ou as-tu, à mon insu, écris un ou plusieurs autres entre temps ?) ! Préfacer donc ce livre où tu nous fais partager ton itinéraire amoureux de Dieu, d’ami de Jésus ? Mais le comble, c’est que  c’est aujourd’hui, à la joie du Ciel et de la terre, la béatification de St Jean-Paul II, du Pape que tu aimes tant et qui a tant marqué ton itinéraire pendant tes 30 dernières années. En ce jour de grâce que j’ai pu vivre à Rome avec tant de pèlerins venus pour remercier St Jean-Paul II pour ce qu’ils ont reçu de lui, je veux te rendre grâce, cher frère, pour ton témoignage, pour ce livre si encourageant. Merci pour ton amour de Jésus, merci pour ton inlassable itinérance à travers tant de pays, pour témoigner de l’amour de Jésus.




Tu nous parles moins de toi que de l’œuvre de la grâce en ta vie. Ce n’est pas une autobiographie qui raconterait ta vie, ses événements, ses gloires, ses rencontres. Ce que tu nous livres n’est pas pour satisfaire une curiosité mondaine. C’est plutôt une confession, non celle du confessionnal, mais celle du type de Saint Augustin qui dans ses « Confessions » rend gloire à Dieu pour l’œuvre de Sa grâce.

         Mais ce ne serait pas un témoignage à la grâce en ta vie, s’il n’y avait pas tout autant le propre témoignage sur ta propre recherche, ton cheminement personnel, du premier appel de Dieu dans ta vie, jusqu’à aujourd’hui : comment tu as cherché à répondre aux appels de la grâce qui te sont parvenus par les lumières reçues dans le silence de la prière ou par les cris de détresse des jeunes qui ne t’ont pas laissés indifférents.

         Chacun lira ces pages passionnantes et passionnées avec sa propre expérience, en recevra des lumières différentes. Je veux te dire, en écho à ma lecture, quelques « feed-backs », quelques lumières qui m’ont particulièrement touchées.

         C’est d’abord ce que tu appelles « l’étoile polaire » de ton itinéraire qui t’a orienté  pendant toute ta vie. « Jamais, pas un seul jour, je n’en n’ai douté », dis-tu comme pour rendre grâce à la fidélité de Dieu. Cette étoile, c’était l’appel que le Seigneur t’a adressé à l’âge de 13 ans, « motion intérieure » que tu as accueillie et qui a fait de toi l’ami de Jésus.

         Puis, c’est ton entrée en vie monastique à 17 ans. Cela me touche pour deux raisons : d’abord parce que je suis moi-même entré chez les Dominicains à 18 ans, et je sais que c’est une grande grâce que d’être appelé tôt. Toi, tu es entré en 1950, à une époque où la vie religieuse baignait encore dans une atmosphère vraiment monastique, avec ces belles « observances », plus tard si ridiculisées et rejetées. Je suis entré en 1963, et c’était la dernière année de noviciat « classique ». Dès 1964 a commencé la crise qui devait ruiner tant de monastères, de lieux de vie religieuse. Tu as eu le temps d’être formé à la vie religieuse dans la grande Tradition monastique, alors en pleine floraison. Cet acquis t’a tant aidé plus tard en ta vie de mission parmi les jeunes.

         Mais il y a un autre aspect qui me touche en ton entrée précoce au monastère : aujourd’hui tant de religieux déconseillent à des jeunes d’entrer tôt en vie religieuse. Ils conseillent de « faire » l’expérience « du monde », de voir si la vocation « tient ». Combien de vocations j’ai vu se perdre car « l’expérience du monde » est souvent le contraire d’un murissement d’une vocation. J’ai l’impression que bien des religieux/religieuses aujourd’hui ne croient plus à la force formatrice de la vie religieuse. Le monastère ne serait-il pas une vraie « école de vie » ? Une école où s’apprennent les vertus humaines et la sequela Christi  de façon bien concrète. Merci, frère Daniel Ange, d’encourager les jeunes qui sentent l’appel, à s’y lancer d’un cœur joyeux pour suivre Jésus sans tarder ! Quel bonheur, encore une fois, d’être appelé dès ses jeunes années à être l’ami de Jésus !

         Ce qui me touche encore en ton récit : que tu aies eu la grâce de côtoyer tant de grandes figures d’Eglise, de réalités fortes du Mystère de l’Eglise. Je pense par exemple à la famille spirituelle du Bienheureux Charles de Foucauld, les milieux marqués par Jacques Maritain et le Cardinal Journet : tu as été nourri par la « fleur du froment » des meilleurs courants spirituels et théologiens de notre époque. Et tu as été protégé contre les dérives  théologiques et existentielles, qui ont fait tant de ravages en notre génération. Si seulement on savait aujourd’hui recueillir ces richesses au magistère, pétris des Pères de l’Eglise, nourris des meilleurs fruits de l’exégèse biblique, familiers des maîtres spirituels et enflammés par le feu des saints. Ta vie et ton œuvre  respirent cet air tonifiant. Je suis touché de voir combien ton zèle missionnaire est stimulé, marqué, formé, par la grande Tradition catholique. Toute ta vie t’a préparé à la mission que Jésus t’a confié : témoignage fort de l’œuvre de la Providence !

         Jésus t’a préparé pour entendre le cri de détresse d’une jeunesse ignorante du tout de la foi, livrée à un monde sans repères, assoiffée d’authenticité et d’amour. Comment ne pas remercier le Seigneur Jésus de t’avoir lancé en orbite d’une mission universelle parmi les jeunes ! Et comment ne pas rendre grâce pour « Jeunesse-Lumière », cette école d’évangélisation qui a formé tant de jeunes pour partir, bien préparés, en mission de nouvelle évangélisation !

         Tu parles à peine de ton œuvre littéraire. Elle est pourtant immense. J’ai aussi écrit quelques livres, mais je ne cesse d’admirer ton zèle, ta mémoire, ton talent pour écrire des livres toujours très directs, très touchants, et toujours extraordinairement bien documentés. Bref, je remercie le Seigneur pour ses dons en toi [1]!

J’ai été particulièrement « accroché » par la deuxième partie de ton livre : » par les « pistes », où tu parles de quelques grands thèmes de ta vie et d’abord de la prière. Tu n’en parles pas en abstrait, mais de taprière, ta viede prière. Tu nous livres des secrets de ta vie de prière. Et tu attises en moi la soif d’une vie de prière plus intense. La prière a sa vraie place, son lieu, dans le Cœur de Jésus, Fils de Dieu, en sa communion avec le Père et l’Esprit Saint. Et quel beau chapitre sur la liturgie dans ta vie, source intarissable de la grâce de Pâques.

         J’ai beaucoup aimé ton chapitre sur l’ « instant actuel » , cet « aujourd’hui » qui est le seul moment réel pour aimer Dieu et le prochain. Ton univers spirituel est fortement marqué par ton amour de la création, du langage des créatures, de leur beauté qui te parle tant de leur Créateur. Mais j’ai particulièrement aimé le chapitre sur ce « célibat d’amour », pages tant marquées par ta double expérience, celle du moine qui a choisi Jésus comme son unique amour, et celle de l’apôtre des jeunes, si souvent blessés dans leur âme et dans leur corps par un monde qui a fait de la sexualité, sous prétexte de libération, un véritable esclavage. Ces pages sont une réponse forte et belle à tout un courant qui veut à tout prix « libérer les pauvres prêtres du poids du célibat », comme on dit. Ton amour de l’Orthodoxie t’a fait rencontrer des prêtres mariés, d’une admirable fidélité, comme le Père Alexander Men. Cela ne t’empêche pas de considérer le célibat sacerdotal comme « un des plus merveilleux dons que le Seigneur ait fait à son Eglise ».

         Il y aurait tant à dire sur ces pages où tu livres ton cœur de prêtre, d’évangélisateur, d’amoureux de Jésus. Qu’on les lise, et que ses lecteurs se laissent contaminer par ton infatigable zèle pour le Christ.

         Cher frère Daniel-Ange ! Tu approches des quatre-vingt-ans. C’est à peine croyable. Le Seigneur t’a doté de grands dons. Bien cachés dans une enfance timide, Il a permis qu’ils se déploient sous l’action de sa grâce. Tu le sais bien : c’est Lui qui t’a appelé. C’est Lui qui t’a caché au creux du rocher pour te faire toucher sa Présence. C’est Lui qui t’a projeté en orbite de mission autour du globe. C’est à Lui que tu as voulu rendre gloire et grâce avec ces pages. C’est à Lui que je rends gloire et grâce pour les merveilles qu’Il nous a donné par toi et avec toi.

                                Ton frère

                                Christof Cardinal Schönborn, o.p


[1]« Oui, en tes livres, en tant d’articles, en bien plus d’enseignements, de prédications, de retraites, de missions, tu as donné à tant de jeunes (et de moins jeunes) dans le monde entier, une étincelle, une lueur, une brise de la joie des béatitudes. Comme ce « scribe agile » du Psaume 45, tu n’as cessé, de ta plume alerte, de chanter la gloire et la beauté du Roi, du Christ, ton Maître bien-aimé. Toujours, tu parles du bonheur qui nous est destiné, de ce bonheur que nous cherchons tous et que tant de fausses pistes nous cachent ou même nous font perdre. Avec ton courage intrépide et ton ardeur, tu ne cesses d’inviter les jeunes au bonheur auquel Dieu les a appelés, auquel ils aspirent et que les mille marchands du faux bonheur essaient de trafiquer, de falsifier, pour faire vendre leur piètre marchandise comme du vrai bonheur. Tu ne te fatigues pas de nous alerter, nous, les pasteurs, devant tant de menaces qui guettent les jeunes dans leur désir d’être heureux. Avec ton expérience du monde des jeunes, tu nous secoues pour prendre courage de dire la vérité, d’inviter avec force et clarté à suivre le Christ, Maître et Source du bonheur. Merci, cher frère Daniel-Ange, d’être cet infatigable disciple et ami de notre saint Père, dont la paternité envers les jeunes du monde entier a quelque chose d’unique. Tu t’es mis entièrement et sans réserve au service de sa mission de premier évangélisateur des jeunes. » Préface à  Qui nous fera voir le bonheur ?, Ed Jubilé, 2004


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